(les images sont cliquables pour lire les sources)Donc comme promis voici mon opinion. La décision de nos élus d'élargir l'encadrement des promotions à l'ensemble des produits de grande consommation, si elle semble en premier lieu répondre à des pressions de lobbys industriels, cache selon moi un processus à l'oeuvre bien plus important et une nouvelle réalité à laquelle on nous habitue à marche forcée.
Raison pour laquelle d'ailleurs j'ai pris le pari que la prochaine étape viendrait à plus ou moins courte échéance de l'Union Européenne au travers d'une interdiction complète des promotions dans le but de protéger la planète.
Déjà faisons un petit état des lieux.
Les prix explosent, particulièrement dans l'alimentation. La faute au Covid dans un premier temps. Ok ok. Celle de la guerre en Ukraine maintenant. Soit. Malgré tout on prendrait des mesures pour empêcher les prix de baisser dans les grandes surfaces ? Nos dirigeants seraient inconscients et irresponsables à ce point ? Pour rappel même si ce sont les députés et sénateurs qui l'ont votée, la loi Descrozaille a été présentée par le gouvernement en procédure accélérée.
Les ruptures en rayon se multiplient. On atteint désormais un taux moyen de 5%. Ce qui est juste considérable, prenez un petit hypermarché avec 20 000 références, cela signifie qu'il en manque.... 1000. Mais non, surtout ne vous inquiétez pas il n'y a aucune pénuries.
Les volumes de ventes s'effondrent mais tout va bien, notez d'ailleurs que puisque les prix augmentent, les chiffres d'affaires sont dans le vert même si on vend moins donc c'est merveilleux :
Des ruptures aussi un peu partout, le bâtiment par exemple, l'électronique, etc... Là c'est la faute aux USA et la Chine qui rafflent tout. Oui oui, certes, le petit problème c'est que ces pays sont confrontés aux mêmes soucis donc là il y a un truc qui coince dans le discours ambiant.
Bien, maintenant selon moi pour comprendre la situation et surtout essayer d'avoir une vision de ce qui peut nous attendre, à quelle sauce on va être mangés, il faut prendre du recul et avoir une vue plus globale des mécanismes en jeu, au niveau de notre petite planète.
Notre modèle économique repose actuellement sur la croissance qui suppose plus de démographie, pour produire plus de biens et services, pour au final alimenter une machine qui nécessite sans cesse plus de ressources dans un monde qui ne peut pas nous fournir une quantité infinie.
Prenons les énergies.
Notre monde repose sur le pétrole. Nos véhicules, nos vêtements, quel que soit l'objet que vous prenez vous allez d'une manière ou d'une autre en retrouver dans la chaîne qui a au final mis cet objet entre vos mains. Et...ma foi là ça y est on a un gros problème puisqu'on en trouve de moins en moins. Voici par exemple un graphique de l'évolution des découvertes de ressources pétrolières :
Autre petit détail, en 2022 le pétrole récupérable dans le monde a chuté de 9% :
Et le pétrole qui reste nécessite de plus en plus de.....pétrole pour l'extraire. Oui c'est un peu une sorte de machine shadock, il faut de plus en plus d'énergie pour produire nos sources d'énergie, et donc ça coûte de plus en plus cher. L'exemple des gaz de schistes aux Etats-Unis en est une belle illustration, sans subventions publiques massives leur industrie ce serait effondrée car le modèle n'est pas rentable. C'est ce qui s'est d'ailleurs produit au Vénézuela.
Et l'on voit les états se préparer à ce bouleversement qui va arriver très vite. Dubaï, qui s'est déjà transformé en Disneyland géant pour attirer une manne touristique, annonce vouloir investir des milliers de milliards d'euros (!) pour se convertir en place financière :
L'Arabie Saoudite nous sort des projets délirants nécessitant des centaines de milliards d'investissements afin d'assurer sa transition :
Et puis tiens comme je parlais des USA et de leur petit soucis de rentabilité, il est assez frappant de noter que leur première réponse à l'invasion de l'Ukraine fut de saboter l'approvisionnement en gaz de l'Allemagne en faisant exploser Nordstream. Oui bon là c'est vrai je suis complotiste, en fait c'est un coup des russes, ou bien de pêcheurs ukrainiens. Ou pas... :
Bref, on voit bien que ça y est, produire de l'énergie devient de plus en plus problématique, et qu'au-delà des propagandes officiels c'est souvent cet enjeu qui se cache à la base des conflits qui éclatent.
Donc ?
Eeeeeet bien on va faire des véhicules électriques et des "énergies décarbonnées". Voilà. Sauvés. Ouf on a un plan B !
Bon par contre, achetez des véhicules électriques mais surtout arrêtez de consommer de l'électricité, j'imagine que cette petite contradiction cachée dans le discours de nos dirigeants ne vous a pas échappée et a fait l'objet de débats animés dans vos repas de famille.
Derrière les belles publicités pour ces magnifiques véhicules écologiques bardés de technologies se cache malheureusement une cruelle réalité. Une voiture électrique nécessite pas moins de 70 métaux différents (soit quasiment l'ensemble du tableau périodique des éléments), métaux qu'il va falloir extraire. Bizarrement ça on ne nous en parle peu.
Prenez le cuivre par exemple. Rien qu'une borne de recharge, il va en falloir 30 kilos par prise. Il va également en falloir des centaines pour venir alimenter la borne. Et bien sûr on va avoir besoin de trois fois plus de cuivre pour le véhicule et ses batteries comparé à un véhicule thermique. Au final, rien que pour les voitures, et uniquement pour les Etats-Unis, il faudrait multiplier par 30 l'extraction actuelle de cuivre au niveau mondial. Je vous fais grace du calcul si on rajoute des "petits pays" tels que la Chine ou l'Inde. Nous n'avons ni les ressources énergétiques suffisantes pour extraire tout ça, ni l'eau nécessaire, et cela supposerait aussi de créer de gigantesques unités de désalinisation qui a leur tour demanderaient d'énorme quantités d'énerge. Le retour de la machine shadock.
Et on ne parle que du cuivre là, le tableau n'est pas reluisant non plus pour les dizaines d'autres métaux.
Tout ça nos dirigeants le savent parfaitement, et les constructeurs s'y préparent en adaptant leur production et en améliorant leur rentabilité en prévision d'une chute drastique de leurs ventes. D'ailleurs ils s'en cachent à peine, comme Monsieur Tavarès PDG de Stellantis qui a déclaré récemment, parlant de la stratégie de son groupe : "Cela signifie que nous pourrions supporter une baisse de 60 % de nos volumes et être encore rentables " :
Voilà pourquoi j'ai plus tendance à faire confiance aux prévisions de Michel-Edouard Leclerc lorsqu'il nous annonce que nous sommes installés dans un système inflationniste durable, plutôt qu'au discours rassurant de notre Ministre de l'Economie Bruno Lemaire qui nous avait assuré que nous avions atteint le pic en août 2022.
La réalité derrière tout ça se cache dans 5 mots d'Emmanuel Macron qui avaient fait du bruit mais qui pour une fois ont un réel sens quand on tient compte de la réalité et non du blabla idéologique ou rassurant qu'on nous sert dans les médias : "la fin de l'abondance".
Après le Covid qui a permis de mettre le monde à l'arrêt à point nommé (ok là je vous l'accorde je vire complotiste, mais sans doute pas encore pour bien longtemps vu les révélations des
lockdown files ou bien des auditions en cours aux USA - en tous cas la beauté de l'enchaînement des événements ne cesse de m'interpeller), j'en viens à la conclusion qu'au niveau mondial se met en place une réorganisation complète de notre modèle qui doit passer immanquablement par la décroissance.
Attention, décroissance ce n'est pas l'inverse de la croissance, non ça c'est la récession. La décroissance consiste en gros à réduire les ressources dont on a besoin pour subsister en se limitant donc à celles relevant de l'intérêt général. Ce qui n'empêche pas d'avoir de la croissance dans la recherche scientifique, la médecine, etc etc...
Et là on en revient donc au sujet qui nous intéresse sur ce forum. L'encadrement toujours plus drastique des promotions prend alors un tout autre sens. Nous habituer à des produits en rupture dans les linéaires également. La hausse des prix qui conduit à moins acheter s'emboîte aussi parfaitement avec le reste.
C'est selon moi le processus qui est à l'oeuvre, nous ne retrouverons pas "le monde d'avant", et pour l'instant on achète la paix sociale à coup de chèques d'argent public mais ça ne durera pas.
La finalité pourrait être vertueuse si, puisqu'on a enfin pris conscience de la réalité, l'on se décidait enfin à prendre les bonnes décisions et à effectivement aller dans le sens de l'intérêt général, c'est à dire celui de notre planète avec nous dessus et toute la biosphère. Malheureusement j'ai bien peur que l'avidité d'une poignée de privilégiés n'impose une inertie catastrophique et que l'on se dirigie plus vers un modèle où, plutôt que de partager intelligemment, on va au contraire de plus en plus creuser l'écart entre des hyper-riches et le reste de l'humanité.
Quand je parle d'intérêt général, j'ai par exemple en tête la gestion de l'eau, de l'énergie, de l'alimentation, des transports. Or aujourd'hui on voit bien que tous ces secteurs sont aux mains de groupes dont les profits dépassent de plus en plus l'imagination.
Autre exemple que je tire d'un entretien de l'excellente géologue
Aurore Stéphan : on extrait dans le monde entre 3000 et 4000 tonnes d'or par an. Pour obtenir 1 gramme d'or, il faut réduire en poudre une tonne de roche (imaginez l'énergie nécessaire), puis avec de l'eau puisée dans le milieu naturel, séparer l'or grâce à du cyanure. On détruit de façon irrémédiables des écosystèmes entiers pour au final quoi ? Plus de 90% sert soit à produire des bijoux, soit à aller moisir au fond des sous-sols sécurisés des banques centrales.
Vous pensez réellement que ces gros groupes sont favorables à la remise en question des profits titanesques qu'ils réalisent ?
Pas de façon pacifique en tous cas.
Voilà, désolé de ne pas être plus optimiste que cela, mais c'est l'analyse que je fais de la situation dans laquelle nous nous trouvons avec mes petits moyens
